PAP'er ART à l'Hôtel de Gallifet du 6 mars au 31 mars 2013
Hôtel de Gallifet , Entrée libre et gratuite. Du 6 mars au 31 mars 2013 , Ouvert du jeudi au dimanche de 12h à 18h.
52 rue Cardinale,13100 Aix-en-Provence
PAPier Poèmes
Le papier est un support sur lequel les poètes couchent leurs vers. Mais il est aussi matière à poésie. Sa grâce fragile ne lasse pas d’inspirer les artistes contemporains. Entre leurs mains, origami, papiers washi, collages papier, ouvrages papiers-ciseaux et cutter, livres sculptures ou paysages deviennent autant de poèmes de papier.
C’est autour de ce thème que plusieurs artistes contemporains ont investi l’espace d’exposition de l’Hôtel de Gallifet.
Raymond GALLE Vauvenargues
"Le travail présenté pour le thème « papier poèmes » prétend faire le lien entre l’arbre et le papier «Le poème vient de loin, vient de l’arbre qui contient tout ce qu’il faut pour l’écrire, tout ce qu’ilfaut pour le lire, car l’arbre sait lire et écrire,il connait les voyelles des mots contenus dans la salive du bois, et aussi les consonnes auxquelles s’accrochent les sons, le poème vient de loin, vient de l’arbre où il est enfermé dans la fibre du bois, vient de la forêt où les arbres discutent pour savoir si le moment d’écrire est venu, à moins qu’ils ne soient en train d’écrire afin que le papier le recoive comme un don, car le poème c’est l’arbre qui dicte au papier, et c’est la forêt qui l’instruit , comprenez que le poème est dans l’arbre avant d’être sur le papier, le poème c’est l’arbre, c’est lui!»
«Si un matériau aussi pauvre, insignifiant que le papier à cigarette est devenu, quand je le travaille, matériau sacré, c’est qu’il est métaphore de notre condition d’humains. Nous autres tellement insignifiants dans l’immensité et chacun portant, cachée en nous, une part de divinité. Il est âpre de trouver du sens à notre passage sur terre. Plus encore, il est métaphore de la vie, du temps
présent qui s’enfuit, annonciateur d’une fin prochaine – n’a-t-il pas été fabriqué afin de disparaître, consumé ?»
Flora ROBINSON Toulouse,
«Mon travail de sculpture est le résultat d’un processus de recherche, d’un épuisement d’un matériau choisi. Avec le geste le plus simple et le plus économe possible, je déploie des formes qui viennent se greffer les unes aux autres. Je recherche le vivant, la prolifération dans les objets qui nous entourent, dans des gestes répétitifs liés à l’ennui. L’accumulation de ces formes et de ces gestes créent un univers polymorphe, modifiable, de l’ordre de l’hypothèse. Il s’agit de se déshabituer de l’usage quotidien des choses, d’être à l’affût de la moindre nuance. Je me suis tout naturellement emparé de matériaux de bureau, comme du papier, des postits, de l’adhésif... Ils sont multiples, humbles, communs. Je souhaite mettre le spectateur en état d’observateur attentif, troubler sa perception, chambouler un regard. Avec peu, presque rien, créer des variations, des nuances infimes.»
Xavier Spatafora Avignon,
Après avoir exploré de nombreuses techniques, c’est à partir d’affiches arrachées en couches successives que Xavier Spatafora
travaille aujourd’hui. Sur le verso, là où l’on devine la trace du mur, il dessine au Bic noir les formes d’animaux en voie de disparition,
des fruits de la nature, des mains tendues, des poings fermés. Le style est hyper-réaliste, pourtant l’image semble fantomatique.
Dire la hantise du temps, l’impression de périssable de nos existences, de ce qui nous entoure, enfermer dans les plis et les strates, par dessus l’usure, la force de notre empreinte, de l’empreinte de l’artiste.
Hélène TSCHACHER Allemagne,
« L’information est devenue inflationniste. Les bibliothèques sont désormais numérisées et les encyclopédies sont disponibles numériquement, et les forums de discussions sur Internet sont quasi illimités . Nous avons l’illusion que nous pouvons trouver tout, à
tout moment, partout. Mes oeuvres en papier interrompent ce permanent flux de données et regroupent ce débordement l’information afin de tout transformer dans une forme de déchets informatifs… ».